21 septembre 1945 : une grève des cheminots à Douala est réprimée dans le sang

Une des pages nombreuses pages tristes de l’histoire de notre pays.

D’après le politologue Janvier Onana, cette grève est déclenchée par « les employés des ateliers de traction, dépôt et scierie-bois des chemins de fer. Ce mouvement de débrayage ne reçoit pas l’appui de la direction syndicale, et prend néanmoins rapidement une envergure insoupçonnée. L’élargissement de la mobilisation à des catégories sociales de plus en plus variées inscrit bientôt la protestation sur des registres symboliques qui débordent largement les questions proprement corporatistes qui, au départ, sont celles des cheminots. Aux conflits d’intérêts (économiques ou salariaux) se mêlent les dénonciations du racisme, du colonialisme, de l’exploitation du labeur indigène, etc. »

L’historien Achille Mbembe, dans son ouvrage intitulé La naissance du maquis dans le sud-Cameroun, 1920-1960 : histoire des usages de la raison en colonie précise quant à lui que la scène se déroule « dans les ateliers du chemin de fer du Nord de Bonabéri, dans la banlieue de Douala ».

Le plus triste dans cette histoire est que, comme l’affirme Fanny Pigeaud, « pendant ces évènements confus, des colons, qui reprochaient par ailleurs à l’administration de soutenir les syndicalistes, ont pris des armes pour tirer sur des grévistes, faisant plusieurs morts ».

Sources :

-Onana, J. Entrées en politique : voies promotionnelles de
l’apprentissage et de l’insertion politiques « indigènes »
dans l’Etat colonial au Cameroun
– l’expérience de la Jeucafra
Sciences Po Bordeaux. (Consulté le) 21 septembre 2015. Lien:http://www.polis.sciencespobordeaux.fr/vol7ns/arti3.html

– Mbembe, A. La naissance du maquis dans le sud-Cameroun, 1920-1960 : histoire des usages de la raison en colonie. Editions Khartala, Paris, 1996 Lien : http://bit.ly/1L46F6B

– Pigeaud, F. Au Cameroun de Paul Biya. Editions Khartala, Paris, 2011. Lien : http://bit.ly/1WgVbhX